8 Août
En écoutant le parcours que prévoyait de faire une Néerlandaise croisée à Semuc Champey, nous décidons de nous éloigner momentanément de la "Gringo Trail" et de ne pas partir directement à Flores et Tikal.
Nous avons choisi de nous arrêter sur le chemin, dans une petite ville de 15 000 habitants : Raxruha. Prononcé à peu près "Rachoura". Et pour l'orthographe exacte, nous ne sommes pas certains non plus car chaque façade de boutique ou panneau indicateur semble avoir sa propre version...
Cette ville se limite à un ensemble de commerce et de maisons réunis autour du croisement de 2 chemins de terre battue. Mais il n'empêche que la ville était très vivante et possédait 3 ou 4 hôtels.
Et nous en avons même trouvé un très agréable essentiellement occupé par des habitués : les routiers et les commerciaux sillonant la région.
Mais si nous sommes venus dans ce coin oublié du Guatemala, c'est car il possède les grottes les plus grandes d'Amérique Centrale. Les grottes de Candelaria forment un réseau de 22km de long creusé par une rivière souterraine, le Rio Candelaria. Et la plus grande chambre de la grotte mesure pas moins de 30m de haut et 200m de large.
Elle était un lieu de sacré pour les Mayas qui la considéraient (comme beaucoup d'autres grottes) comme une porte d'entrée vers Xibalba, l'inframonde ou Monde Souterrain, où vivaient les 12 seigneurs démoniaques. Les Mayas y réalisaient régulièrement des cérémonies et des offrandes.
La grotte a été découverte par un Français (!), Daniel Dreux, dans les années 70 qui a alors entrepris son exploration complète et sa cartographie. Il y vit depuis lors, y a créé un hôtel-restaurant de cuisine française, un centre culturel, a formé une association de guides locaux et s'attèle depuis à faire la promotion des grottes auprès des touristes.
Nous partons donc à la découverte de cette merveille cachée du pays et nous sautons dans un mini-bus pour nous y emmener. Surprise, il nous dépose sur un bord de route au milieu des champs ! Il y a bien un panneau indiquant que les grottes sont là et un petit parking mais pas de chemin ou de centre d'accueil.
A peine le temps de nous retourner qu'un guide se présente. Il nous explique que l'hôtel du Français et l'entrée des grottes sont à 20min de marche à travers champs !!
Il nous explique aussi qu'une guéguerre de terrains oppose l'hôtel et un fermier local qui ne veut pas laisser un bout de son terrain pour construire une route d'accès (!!).
C'est bien dommage car il ne comprend pas ce que le tourisme pourrait apporter à sa communauté s'il avait les moyens de mieux se développer...
Nous voilà partis sur un petit sentier à travers les champs de Cardamome (le Guatemala en est le 1er producteur mondial) et la jungle en compagnie de notre guide.
La Cardamome
Après 20min, nous arrivons à un magnifique hôtel très raffiné et bien soigné mais complètement vide.
Imaginez les riches personnes pouvant venir ici devoir marcher dans la boue pendant presque une demi-heure !!! Il y a quelque chose qui ne va pas... Du coup, notre venue et l'achat de nos tickets semblent avoir été l'activité de la matinée !!
Puis nous entrons enfin dans les grottes.
Les salles sont vraiment très belles et, même si c'est difficile à prendre en photo, nous sommes impressionnés par leur grandeur de cathédrale.
Les stalactites sont immenses et les rayons du soleil qui penètrent par des ouvertures naturelles dans le plafond jouent sur les formations calcaires.
C'est juste dommage que notre circuit ne s'enfonce pas plus dans les grottes pour voir aussi les parties plus sombres et cachées, grâce à une petite barque par exemple... Mais c'était un tour bien plus long qu'il aurait fallu faire et nous manquons de temps...
Au final, ces grottes sont bien plus impressionnantes que les grottes de Lanquin qui s'étalent dans toutes les agences de voyages et mériteraient d'être bien plus connues...