Le 21 Mai
Le parc de Ranomafana est l’un des parcs les plus connus et les plus visités de Madagascar. Avec ses 41 000 ha de forêt tropicale humide, il fait partie de l’ensemble des forêts humides de l’Atsinanana (groupement de 6 parcs nationaux) classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous pensions rester ici 2 jours mais finalement, il semble qu’une journée soit suffisante pour faire un bon tour de la zone visitable (qui ne représente qu'une petite partie du parc).
Le parc est d’abord connu pour être une zone très riche en biodiversité et encore assez mal connue. Au point que plusieurs scientifiques sont en permanence envoyés en mission dans le parc pour étudier les espèces peu connues et en découvrir des nouvelles.
Je vous laisse regarder les chiffres, je ne relèverai que les 350 espèces d’araignées et les 106 espèces d’amphibiens qui feront plaisir à ma maman….
Et également les micromammifères qui comprennent notamment le Microcèbe, un lémurien qui mesure à peine 12cm !! (sans la queue…).
L’un des grands succès de ces missions d’exploration fut en 1991 lorsque fut découverte une nouvelle espèce de lémurien : l’Hapalémur Doré…
Bon c’est une espèce très rare donc on n’a pas pu en prendre une photo. A la place, par contre, je vous présente Propithecus Edwardsi.
Un lémurien de la famille des Indridés qui rassemble les plus grandes espèces. Mais ce petit animal ne s’est pas montré très coopératif, préférant généralement nous montrer ses fesses que sa tête….
Un autre exemple de la richesse du parc est que nous avons croisé un guide malgache qui travaille avec les scientifiques et qui « possède » 2 animaux ayant son propre nom car c’est lui qui les a repéré le premier : une grenouille et un serpent aveugle vivant sous terre…
Le parc est situé à la transition entre les Hautes Terres et la « Frange côtière » et est constitué de grandes collines aux pentes parfois abruptes, multipliant les écosystèmes. Il est également parcouru par un réseau abondant de rivières et cours d’eau qui dévalent des collines.
… et nous nous retrouvons vite dans une forêt dense et épaisse.
Nous croisons également des petits Maki Bruns, des lémuriens dont nous commençons à avoir l’habitude.
Ainsi qu’un de leur petit, ce qui est plus original.
Après un passage par un point de vue, nous passons devant des pierres disposées de façon étranges.
Il s’agit d’anciennes sépultures tribales. 2 ethnies vivent dans le parc, les Betsileos et les Tanalas et ils occupent encore ponctuellement le parc notamment pour des rites sacrés.
Puis nous arrivons dans une forêt de bambous.
Cette forêt est une des richesses du parc car elle permet le développement de tout un écosystème intéressant et très rare dans un parc naturel de Madagascar.
On a aussi la chance d’y découvrir notre dernier lémurien de la journée, l’Hapalemur griseus.
Ce lémurien vit essentiellement la nuit et se pelotonne à la cime des arbres pendant la journée. Comme toute la famille des Hapalémurs, son repas est constitué uniquement de bambous malgré leur toxicité. En effet, les bambous sont très riches en cyanure et l’on ne sait à ce jour pas encore comme ces animaux font pour l’assimiler.
A mesure qu’on avance, la forêt devient de plus en plus dense et sauvage et nous permet de découvrir des plantes étonnantes.
Un figuier étrangleur (l’arbre d’Alex…). Ce parasite va petit à petit entourer l’arbre existant et le vampiriser jusqu’à l’étouffer complètement et le faire mourir.
Des épiphytes, c’est-à-dire des plantes qui poussent sur le tronc ou sur les branches d’un autre arbre sans toutefois le parasiter. L’arbre servant seulement de support pour atteindre plus facilement la lumière du soleil…
Enfin, cette fougère nid d’oiseau impressionnante est en fait elle aussi une épiphyte. Elle repose sur la petite branche en diagonale que l’on voit en bas à gauche sur la photo.
En chemin, nous avons traversé plusieurs petits ruisseaux et nous nous arrêtons finalement au bord d’une rivière pour notre pause pique-nique.
Admirer la position stratégique de Natalie au sommet de sa petite pierre permettant d’éviter les sangsues qui se sont jointes à notre casse-croûte…
Au passage nous découvrirons un surprenant animal dans cette petite clairière, je vous laisse deviner lequel.
Enfin, nous terminerons la visite par deux derniers animaux:
- Cette sorte de perruche dont on ignore le nom…
Et ce « caméléon-feuille » tout à fait impressionnant.