6 au 9 Septembre
Après mon excursion "baleines" j'ai pour destination finale le parc de Chirripo. Mais, comme je sors des sentiers battus, ça devient un peu plus compliqué que d'habitude...
Je dois d'abord aller à San Isidro, la plus grandes ville du sud du pays.
Le trajet d'Uvita à San Isidro est magnifique (en tous cas pendant l'heure où je ne dors pas...) Le paysage a beaucoup changé. Ici on est déjà bien plus à l'intérieur des terres et on commence à
monter sur la cordillière de Talamanca (volcans) qui traverse le pays du nord au sud. Le paysage ressemble un peu à ce qu'on a vu au Guatemala !
Les flancs de montagne, que le bus a du mal à monter, sont cultivés et parsemés de maisons isolées au milieu des champs. L'ambiance est tranquille et rurale.
Cette région, très peu touristique, tire ses revenus de la culture de café au nord et de palmiers et de bananes au sud.
Toutes les villes de la vallée portent des noms de saints, d'où son nom de "Zona de los santos" !
San Isidro n'a pas grand intérêt pour un touriste. A tel point que je ne trouve qu'une seule agence de voyage qui ne connaît même pas "Cloudbridge", qui est la réserve privée au pied du mont
Chirripo, où je veux aller !! Les seuls infos que je réussi à obtenir sont les horaires de bus pour le village le plus proche de la réserve ! D'après cette agence je devrais même faire
l'aller-retour dans la journée, ce qui me laisserait 4 heures sur place !!
N'en croyant pas mes oreilles je re me rabbats sur internet, skype et Lonely Planet et.... je trouve un super site sur la réserve Cloudbridge, qui donne toutes les infos sur comment y aller, les
hébergements, les activités,... et un coup de file plus tard j'ai reservé mon auberge pas chère !!
Le lendemain, je suis ravie de quitter mon hôtel style Formule 1 et San Isidro par le premier bus…à 9h30 ! A la gare routière je rencontre une très gentille dame qui vit à San Gerardro et
qui me donne toutes les indications nécessaires pour prendre le bon bus et pour arriver à mon auberge « Casa Mariposa ». L’auberge n’est qu’à un km de l’arrêt de bus de San Gerardro
mais quand je lui dit que la gérante ne va pas venir me chercher en voiture, elle fait une grimace qui laisse présager que je le chemin sera difficile…
Le trajet en bus, de 30 km, qui prendra une heure et demie, sur une piste de graviers à flanc de montagne offre un paysage spectaculaire. Devant nous une énorme vallée entourée de montagnes
boisées.
Nous traversons également des hameaux de quelques maisons, dont certains ont quand même une épicerie et une école !!
Au loin j’aperçois ma destination finale, lovée au milieu d’une vallée, isolée et perchée entre les arbres. Tout s’annonce absolument parfait : les paysages sont superbes, complètement
différent des parcs que j’ai vu jusqu’à maintenant et le lieu tout à fait paisible.
Je descends au terminus, au « centre-ville » de San Gerardro, c’est-à-dire la place où l’église, la boulangerie, l’épicerie et l’école entourent le terrain de foot !!
Et, la charmante dame de San Isidro avait raison : la montée jusqu’à Casa Mariposa est vraiment difficile et raide! Il n’y a qu’1,5 km mais avec 18kg sur le dos, et une dizaine sur le ventre
j’ai mis près de 35 minutes à atteindre l’auberge. Ceci-dit le chemin est très joli, déjà dans la forêt et en pleine nature. Je traverse des ponts surplombant des rapides et je croise deux
écureuils descendant de l’arbre avec des fruits en gueule…
Mais je suis quand même contente d’avoir assurée, en réservant la veille, une place à l’auberge pour ne pas faire tout ce chemin pour rien !!
Mais je serais encore plus contente de trouver une superbe auberge !! Tout l’intérieur est en bois, avec un plafond en bambou, la cuisine a une grande baie vitrée ouvrant sur la forêt humide
et je suis accueillie par un thé chaud !
L’ambiance est tout de suite très chaleureuse mais ça ne s’arrête pas là ! Le dortoir est creusé dans la roche, avec aussi de belles fenêtres donnant sur la montagne. Et la salle de bain,
aussi de pierre, permet de prendre sa douche en admirant la forêt par la fenêtre !!
Cette auberge surpasse toutes les autres vues jusqu’ici !! Mais en fait c’est plus comme « vivre chez l’habitant » car on discute avec les propriétaires et le salon est si
chaleureux qu’on se sent tout de suite comme à la maison. Et la bénévole qui m’a accueillie m’a dit, le soir autour d’une bière et de nachos au restaurant voisin, qu’une part de son travail était
de passer du temps avec les invités pour s’assurer qu’ils vont bien et passent un bon moment !! Pour vous donner une idée de la mentalité de l’endroit !!
Petite remarque rigolote : cette fois je n’ai pas que le dortoir à moi toute seule, mais l’auberge entière (pour une nuit) !!! Enfin, heureusement que la bénévole et les propriétaires
sont là pour faire un peu de compagnie…
J’ai consacré l’après-midi à la découverte du village, et des sentiers qui partent directement de l’auberge.
Le sentier descend à travers la forêt humide, très humide !! Le sol est vraiment très glissant à cause de toutes les feuilles mortes et de la mousse qui pousse sur les roches mais on est
tout de suite dans une ambiance mystique de « forêt de nuages » !
Je descends le sentier jusqu’à une petite cascade sous un rocher, et ensuite le chemin s’arrêtant je préfère rebrousser chemin car vue la densité de végétation je me perdrais vite !!
Je passerais le reste de la journée à lire dans la salon avec vue sur la forêt et à discuter avec la bénévole de l’auberge. J’ai trouvé exactement ce que je cherchais en venant ici : beauté
des paysages et repos.
La plupart des gens viennent ici pour grimper le sommet du Costa Rica : Mont Chirripo, qui prend deux jours. Mais je n’ai pas le temps pour cette randonnée et en plus, en saison des pluies
il pleut toutes les après-midis et marcher dans la forêt humide, sous la pluie, pendant des heures ne paraît pas très attirant…
Moi, je suis venue pour les sources chaudes et la réserve privée de Cloudbridge!!
La réserve privée est au pied du mont Chirripo et a été fondée il y a une vingtaines d’années par un couple de sud africains qui avaient été choqués par la déforestation sur ces terres lors de
leur ascension du Mont Chirripo. Ils décidèrent alors d’acheter des terres et de mettre en place un programme de reforestation !
Aujourd’hui, on n’imagine pas que ces terres ont pu être « déboisées » un jour ! La réserve est toujours gérée par le couple avec l’aide de scientifiques et de bénévoles, et
l’entrée est gratuite !
Les sentiers sont très bien entretenus, avec des panneaux à chaque intersection pour nous guider vers les différentes cascades ou points de vus !
Je commence par le sentier des cascades, sur lequel s’enchaînent quatre cascades, plus belles les unes que les autres. Un bruit assourdissant accompagne les chutes d’eau cristallines dans de
petits bassins tumultueux en contre-bas. Les feuilles de palmiers et de bambous viennent encadrer ce magnifique spectacle.
Le sentier monte ensuite vers un mirador qui donne une vue sur les sommets environnants : mont Uran, mont Chirripo et aussi sur la cascade Chirripo, perdue toute seule au milieu des
montagnes.
Durant ma contemplation je surprendrai une famille de coatis jouant dans les arbres, mais ils sont bien plus timides qu’à Iguazu et je n’arrive pas à faire une très belle photo…
J’espérais faire la plus grande boucle du parc mais arrivée au pont, je trouve une porte métallique, bien fermée, qui me barre la route…
Dommage, par ce beau ciel bleu j’aurais adoré continuer mon exploration…tant pis, je fais demi-tour, en rentrant par un autre chemin pour retourner m’asseoir face à la plus belle des
cascades : la cascade Pacifico. Ce lieu est parfait pour se détendre : le grondement de la cascade, le chant des oiseaux et la belle teinte verte de la forêt, et pas un humain à
l’horizon !!
Ce matin, j'ai en effet eu la chance de ne partager le parc qu'avec la faune locale !!
Je rentre vers 11h30, plus de quatre heures après être partie avec dans l’idée de me doucher, déjeuner et de partir aux sources chaudes dans l’après-midi… Mais la météo en décidera autrement
puisqu’il s’est mis à pleuvoir vers 13 h, et ce jusqu’à la tombée de la nuit… Sous cette forte pluie je n’ai aucune envie de marcher une heure aller-retour jusqu’aux sources en plein air…
Du coup, changement de plan pour une après-midi lecture et discussion autour d’une tasse de thé…c’est agréable aussi !!! Surtout autour du feu, avec vue sur les arbres !!
Pour la soirée les propriétaires devaient recevoir des personnes "spéciales", à qui ils avaient proposé un diner gratuit mais...tout le monde a décommandé !!!
Au lieu d'être plus de dix, nous n'étions que six... au lieu de n'avoir que des américains, nous avons parlé espagnol avec des commerciaux très intéressants ! En effet, les commerciaux en
question sont colombiens et depuis 10 ans ils gérent une entreprise qui recycle les plastiques pour en faire du "bois en plastique". Ils peuvent faire de tout : des planches, des sols (très
pratique pour les terrasses par ce climat humide auquel résiste très mal le bois traditionnel par exemple), des chaises, des poubelles publiques, et même tous les chemins et panneaux du parc
Monteverde (un des plus fréquentés) sont faits de leur bois !)
C'est par cette belle soirée que se termine mon exploration en solitaire du Costa Rica....
Le lendemain bus à 5h15 pour San José et retrouver Alex !!
Ce fût leur dernière rando...pour elles aussi, c'est la fin du voyage...