Le 20 mai
Une longue journée de route nous attend car il s’agit maintenant de rebrousser chemin et de remonter toute la RN7 jusqu’à Fianarantsoa que nous avions quitté il y a maintenant 10 jours.
Heureusement, nous avons trouvé à notre hôtel un 4x4 d’une ONG qui faisait la même route et qui a accepté de nous prendre. Cela nous évite de nombreuses et pénibles heures dans un taxi-brousse bondé.
Nous connaissons déjà la route et les paysages mais ce trajet est quand même agréable, une sorte de film à l’envers de ce que nous avons découvert sur la RN7.
D’abord le haut plateau du Sud, désertique et balayé par le vent :
Puis au milieu de cette étendue vide, la ville des chercheurs de saphir avec son allure de Far West (on vous en a parlé ici).
Une heure plus tard, nous arrivons au massif Rocheux de l’Isalo aux paysages si impressionnants (là).
On roule bien plus vite en 4x4 qu’en taxi-brousse et très vite l’Isalo et la ville de Ranohira sont derrière nous. Juste le temps d’attraper une ou deux photos en passant.
Un peu plus loin, nous nous faisons arrêter pour un contrôle de police. Mais les choses ne se passent pas aussi bien qu’à l’accoutumée. Apparemment un papier de la voiture ne serait pas en règle et notre chauffeur se retrouve à devoir payer une amende… De ce qu’ils nous expliqueront après coup, ce document doit être renouvelé une fois par an à date anniversaire mais comme il y a des blancs à bord (nous…) ce document est brusquement devenu renouvelable au 1er janvier et la voiture n’est plus en règle.
Et nos chauffeurs ne semblent même pas surpris… juste las de voir comment agissent les policiers dans le pays…
Nous reprenons notre route et nous voyons apparaître au loin des montagnes.
Nous quittons bientôt le grand plateau du Sud pour rejoindre les Hautes Terres et leurs larges vallées. Nous quittons par là même le territoire des Baras et leurs troupeaux de zébus, pour entrer dans celui des Betsileos, les cultivateurs de riz.
Le paysage devient plus vert et moins monotone.
Et nous ne mettons plus longtemps à rejoindre l’Andringitra où nous avions fait une très belle randonnée (ici).
En chemin, on a aussi croisé un feu de brousse. C’est très commun dans cette région où les paysans pratiquent la culture sur brulis malgré le peu de végétation à brûler. C’est assez effrayant de voir ça, car vus les champs de brousse à perte de vue, on se demande bien comment le feu va bien pouvoir être arrêté…
Nous atteignons enfin les grandes vallées fertiles des Hautes Terres, dernière étape avant notre destination.
C’est le grenier de Madagascar, là où la majorité du riz, des fruits ou des légumes sont cultivés. C’est aussi la zone la plus riche et prospère de Madagascar.
Et notre œil, bien plus averti après notre incursion dans le Grand Sud malgache, se rend vite compte de l’immense écart de richesse entre ces deux territoires…
Nous arrivons finalement en début d'après-midi à Fianarantsoa mais nous devons attendre le lendemain pour faire la dernière étape de notre trajet.
Fianarantsoa, la 4ème ville du pays, est plutôt studieuse et industrieuse. Une ville grise qui n'a pas de charme et peu d'intérêt touristique. La nuit, elle devient vite assez inquiétante et nous ne nous éternisons pas dehors.
Le lendemain, il nous faudra encore une heure et demi dans un taxi-brousse bondé pour arriver à notre destination : le parc de Ranomafana.
On aura au passage battu notre record d'occupation d'un taxi-brousse avec pas moins de 27 personnes + le chauffeur dans un "minibus" prévu pour 19....