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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 11:49

3 Novembre

 

 

Le lendemain, il nous reste à visiter le centre de Mandalay. La ville a rapidement grandi en 1857, et a été la capitale du pays pendant seulement trente ans, jusqu’à la conquête britannique en 1885.

 

Au nord de la ville on trouve l’ancienne cité royale (ou Fort de Mandalay), entourée de douves et de hauts murs à créneaux.

 

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A leur arrivée, les britanniques ont mis à la porte la bourgeoisie et la famille royale qui y vivaient pour en faire un fort militaire. Après l’indépendance, la junte a gardé l’idée et le site est, aujourd’hui, toujours utilisé comme camp militaire. Refusant de payer les 10$/personne de droit d’entrée (qui vont directement dans la poche du gouvernement) nous nous contentons d’en faire le tour.

 

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Derrière les murs nous apercevons un immense parc boisé qui un jour, peut-être, fera une agréable promenade dans Mandalay…

 

Notre premier arrêt sera la Kyauktawgyi Paya une vieille pagode possédant notamment un bouddha de 900 tonnes construit à partir d’un seul bloc de marbre !! Il aura fallu 10 000 hommes et 13 jours pour l’amener ici depuis le canal (à seulement quelques kilomètres d’ici).

 

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Son autre particularité (et qui n’est pas écrite dans les guides celle-là…) est que l’enceinte de la pagode est peuplée de plusieurs dizaines de personnes. Comme toutes les pagodes, l’entrée est pleine de magasins vendant tous les accessoires du parfait bouddhiste (fleurs, statues, bougies, …). Mais, en plus des vendeurs, toutes leurs familles sont également présentes et, à en juger par la grande cour entourant la pagode, tout le monde vit ici, profitant du peu de touristes passant par là.

 

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Nous reprenons nos vélos pour nous diriger vers Mandalay Hill toute proche.

D’après la légende, Bouddha lui-même aurait gravi cette colline et c’est depuis son sommet qu’il aurait prédit qu’une cité serait fondée à son pied en l’an 2 400 du calendrier bouddhique. Ramené dans notre calendrier, cela donne 1 857, justement l’année de la création de Mandalay !!

 

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Statue du Bouddha indiquant l'emplacement de la grande cité

 

Cela n’est peut-être pas aussi miraculeux que cela en a l’air puisque, c’est le roi Mindon, qui connaissait la prophétie, qui décida le transfert de la capitale vers Mandalay à la date convenue…

 

Toujours est-il que la colline est maintenant un lieu hautement sacré de la ville et auquel on accède par un long escalier couvert (typique des temples et monastères birmans). Nous attaquons donc les quelques 980 marches vers le sommet (on les a comptées…).

 

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 A plusieurs reprises nous avons cru être arrivés au sommet en voyant une petite pagode… mais à chaque fois, un escalier caché dans un coin permettait de continuer l’ascension.…

 

Une fois arrivés en haut, depuis une grande terrasse, nous profitons de la vue spectaculaire sur toute la ville et les champs de riz alentours.

 

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Alors que nous étions très peu à monter, le sommet est plein de monde, venu jusqu’ici par la route (les tricheurs…) mais c’est soi-disant encore pire pour le coucher de soleil lorsque plusieurs centaines de touristes se pressent pour prendre la meilleure photo…

 

Ici aussi, nous avons rencontré un Birman qui nous abordera en nous demandant de lui accorder un peu de temps pour pratiquer son anglais. Nous acceptons avec plaisir. Ce professeur d’anglais (!) vient ici durant ses temps libres pour rencontrer des touristes. La discussion est agréable mais compliquée vu son faible niveau d’anglais et son accent très prononcé.

 

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Au cours de la discussion, il nous emmène vers les statues de 2 serpents et nous en raconte la légende. Les serpents (appelés Naga) sont les protecteurs de Bouddha mais les Birmans s’y intéressent surtout car ils pensent qu’il suffit de faire un vœu en touchant leurs têtes pour que celui-ci se réalise.

 

Dans l’après-midi, nous nous arrêtons à un atelier de fabrication de feuilles d’or. Nous découvrons comment des hommes passent leurs journées à marteler des feuilles d’or pour les rendre plus fines. Après une quinzaine d’heures de ce travail, des femmes découpent les fines feuilles d’or pour en faire des petits carrés que les Birmans adorent coller sur les statues de Bouddha.

 

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Ce quartier des « frappeurs d’or » fourni la majorité du pays en feuilles d’or à usage sacré.

 

Notre dernier arrêt de la journée sera sur le marché du jade dans un quartier un peu plus pauvre de la ville. Ici, à part quelques magasins à touristes, on découvre surtout des dizaines et dizaines de personnes en train de tailler des petites pierres de jade.

 

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Parking du marché au jade                     

Petit tailleur de jade (souvent des enfants)

 

L’équipement est rudimentaire, le même depuis plusieurs siècles : un établi équipé d’une grosse meuleuse actionnée par une pédale. La pierre est fixée au bout d’un petit bâtonnet de bois (de la taille d’un crayon) et les tailleurs la façonnent de leurs doigts experts sur la meule. Enfin, ils utilisent aussi une petite bassine d’eau pour asperger l’ensemble et éviter que la pierre ne chauffe trop.

 

C’est un travail extrêmement minutieux qui doit user les yeux et les doigts plus vite qu’ils ne devraient… Evidemment les conditions de travail sont très mauvaises avec un mauvais éclairage et un « atelier » ouvert aux 4 vents.

 

Nous l’avions déjà vu dans beaucoup d’endroits du pays, mais, ici, c’est encore plus choquant, de voir que le travail des enfants est monnaie courante….

 

Derrière ces établis, se cache le marché en lui-même, où des centaines de personnes regardent, comparent, vendent, achètent les pierres de jade.

 

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Nous ne faisons qu’une petite incursion dans le marché, mais aux vues des attitudes concentrées et des regards que l’on nous lance, nous ne nous sentons pas les bienvenus…

 

Petit rappel, le Myanmar est un très grand exportateur de jade  (1er producteur mondial) mais toutes les mines du pays se trouvent dans des zones interdites à tout étranger… Là-bas, le gouvernement peut agir sans aucun contrôle international laissant libre court au travail forcé, à l’utilisation des enfants,…

 

Pour mieux découvrir l’univers des pierres précieuses mais surtout avoir une magnifique image de la Birmanie des années 50 (qui n’a d’ailleurs que très peu changée…), nous vous recommandons chaudement le livre « La Vallée des Rubis » de Joseph Kessel. Un livre magnifiquement écrit, qui décrit la vie dans la région de Mogok, d’où sont extraits 90% des rubis du monde…

 

C’est le livre le mieux écrit et le plus agréable à lire que nous avons eu entre les mains depuis bien longtemps !! A lire absolument !!

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