8, 9 et 10 Mai
LE 8 MAI
Après quelques coups de fil l’agence va réussir à faire en sorte que nous partions deux heures plus tard. Ce qui nous laisse le temps d’aller petit déjeuner et aller un peu sur internet avant de repartir dans la « non civilisation » amazonienne…
Pour atteindre notre lodge dans la forêt nous embarquons d’abord dans un taxi, rejoints par une jeune brésilienne de Sao Paulo, direction le terminal de bus de Manaus. Là, nous retrouvons notre guide pour les trois prochains jours. Après 3 heures de bus, nous enchaînons avec une heure de bateau et arrivons dans un petit paradis (encore un…) isolé au milieu de la forêt, au bord d’un affluent de l’Amazone : le Rio Urubu.
Il y a deux types de rivières qui rejoignent l’Amazone : les noirs et les blancs. Les noirs doivent leur couleur aux tanins et aux résidus organiques provenant de la végétation qui s’y décompose (comme dans le parc de Chapada Diamantina pour ceux qui suivent…) ; comme l’eau y est plus acide, les larves de moustiques ont du mal à se développer et du coup il n’y a pas de moustiques sur l’eau, ni dans le lodge !!
Les rivières blanches, elles, viennent des glaciers de la Cordillère des Andes et se chargent de limons et de résidus sablonneux ce qui leur donnent une allure trouble et boueuse de couleur beige claire… Eux par contre, sont particulièrement propices à la multiplication des moustiques…
Nous avons choisi notre excursion en fonction de ce qui était proposé, de la sympathie de l’agence (sur Internet et par mail)… et il se trouve que c’est un rio noir, et que ce lodge est le seul situé sur ce rio !!
Arrivée au lodge
Bébé singe "tombé du nid", en convalescence au lodge
A peine arrivés, les sacs posés dans les petits bungalows individuels, nous déjeunons : riz, poulet, salade et fruits en dessert. C’est copieux et très bon ;) et c’est bien agréable de manger autre chose que les plats du bateau… Un bon repas, une chambre personnelle, avec salle de bain privée ! c’est un vrai luxe après 5 jours en hamac dans un « dortoir » de 50 personnes…
Salle à manger
Pas le temps de se reposer, nous prenons une barque, à rames (une chacun), pour aller explorer la forêt inondée.
Nous sommes à la saison des pluies, et la rivière fait 9 mètres de profondeur et à envahie toute la forêt alentour. A son minimum, elle ne fait qu’un mètre de profondeur et reste dans son lit d’à peine 3 mètres de large !
En fait, la saison des pluies a été terrible cette année et il ne manque que 20 cm pour atteindre le niveau record de 2009 ! Et il reste encore plus d’un mois avant la fin de la saison des pluies !! (2 crues historiques en 3 ans, certains y voient les effets du réchauffement climatique…)
Du coup, nous naviguons un peu au milieu de l’eau puis entre les arbres pour essayer de voir des animaux. Nous verrons quelques oiseux et un paresseux au loin (il ressemblait à une termitière au bout d’une branche, vu depuis notre bateau pour être exacte).
Comme nous découvrons la première fois de notre vie une forêt inondée, nous sommes fascinés de passer la barque entre les arbres, et au-dessus de palmiers…
Les forêts inondées sont un écosystème bien particulier constitué d’espèces d’arbres capable de passer 4 ou 5 mois successifs « les pieds dans l’eau » sans que leur bois ne pourrisse ou ne s’abime… Les jeunes arbres passent même l’ensemble de la saison des pluies complètement immergés, leur tête venant frôler la coque de notre barque lors de notre passage !
Cet après-midi-là nous pêcherons, avec beaucoup de mal, un piranha chacun. En effet, ces bêtes ont beau être très voraces, du coup, faciles à attirer avec un petit bout de viande au bout d’un hameçon, elles sont très, très, douées pour grignoter la viande autour de la pointe de l’hameçon sans se faire choper… Ce fût une expérience très distrayante, et assez frustrante par moments.
Chacun de nous a pu rire de son collègue qui pensait remonter un poisson mais qui, une fois, la canne sortie de l’eau, ne trouvait rien du tout au bout, même plus de bout de viande !!
Nous avons passé plus de temps à nourrir les poissons qu’à les pêcher à vrai dire…heureusement qu’ils n’allaient pas être les seuls constituant de notre repas du soir !
En fin d’après-midi, nous verrons quelques dauphins d’eau douce, mais moins bien que sur l’Amazone…et le coucher de soleil depuis l’eau, au-dessus du lodge…
Retour au lodge, les fesses et les bras assez endoloris (enfin, ça dépend de qui, car la Brésilienne qui nous accompagnait, a passé plus de temps à nous regarder donner des coups de rame qu’à ramer) par la barque nous savourons une excellente caïpirinha, suivie d’un barbecue, miam, miam !
Nous mangeons également le produit de la pêche : c’est un poisson très osseux avec pas grand-chose à manger en plus ! Difficile à pêcher, pas très grand et avec rien à manger, c’est vraiment un poisson pour les touristes !!
Après le diner nous reprenons la barque pour essayer de voir des caïmans… Seul petit problème : les caïmans passent la majorité de leur temps sur un banc de sable ou de terre au bord de l’eau et à cette saison, la terre ferme est bien loin au fin fond de la forêt inondée. Malgré les efforts de notre guide et de sa machette, notre bateau n’arrivera pas à se faufiler jusqu’au rivage…
nous aurons vu 0 caïman, 2 grenouilles et 1 phasme…
Nous rentrons bredouille mais ravi de retrouver un lit bien douillet… Il faut prendre des forces car demain, nous partons nous enfoncer pour 2 jours au cœur de la jungle amazonienne…