Deuxième jour
Etonnement à l’heure, notre guide nous rejoint à l’auberge avec les deux bénévoles de l’ONG qui vont se joindre à nous pour l’activité de la matinée.
Deux pirogues, avec leurs piroguiers, nous attendent à l’arrière de l’auberge de Nola. Juste pour traverser le canal et rejoindre la forêt primaire de l’autre côté. Il fait super beau, l’eau est calme et nous sommes entourés de végétation, c’est super beau !
En plus dans nos petites pirogues en bois on se sent comme à l’aventure !
En chemin Nabé nous raconte que le canal des Pangalanes tire son nom du mot malgache qui veut dire « prendre sa pirogue pour aller de lac en lac ». En effet, avant que les Français ne fassent construire ce canal au prix de la vie de nombreux....asiatiques !.... cette côte était une succession de lacs ! La construction de canal a permis de faciliter les échanges commerciaux dans la zone.
Il existe même un « bateau-brousse » (grand bateau sur lequel vous voyez des passages ci-dessus) sur le modèle du « taxi-brousse » mais celui-ci peut avoir jusqu’à 3 jours de retard !!!!
De l’autre côté du canal notre visite commence par la pépinière d’arbres gérés par l’association l’Homme et l’Environnement.
Le but est de faire pousser les essences locales et endémiques du coin pour reboiser le parc qui a souffert d’une exploitation exagérée et non gérée. Habituellement, les 4 pépiniéristes, employés de l’ONG, réussissent à faire pousser, et replanter, plus de 800 plants par an !
Tous les ans, à la saison des pluies (quand le sol est bien humide et qu’il y a beaucoup d’eau pour faire pousser les petits plants) les villageois aident à planter tous ces arbres (A quatre ce n’est juste pas envisageable de planter 800 arbres !).
Malheureusement, cette année, l’ONG a des difficultés financières, ne paie même plus les employés depuis quelques mois alors elle est encore moins en mesure de payer un peu les villageois qui participeraient à la plantation des arbres.... (Oui, ici, les gens ne peuvent pas se permettre de prendre sur leur RTT ou leur dimanche pour planter des arbres. S’ils plantent, ils ne pêchent pas, ne cultivent pas,...donc faut les payer un peu pour les encourager à venir)
Du coup, la pépinière est pleine alors que la saison sèche commence et qu’elle devrait presque être vide !!
Nous avons droit à une présentation en règles de la dizaine d’espèces présentes et de leurs bienfaits médicinaux (traiter le Palu, les mal de dos, à prendre après un accouchement,...). Ensuite nous choisissons chacun un plant que nous allons aller planter dans la forêt !!
Il y a même un relevé GPS de l’emplacement où est planté l’arbre avec son nom et le nom du « planteur ». Si nous le souhaitons ils peuvent même nous envoyer des nouvelles de notre arbre par mail !!
Bref, ce fût un tout petit geste, très symbolique, mais amusant,... Alex a planté l’arbre appelé « Petit bonhomme » et Natalie un arbre qui soigne le Palu.
Nous enchainons avec une balade en forêt.
Heureusement que notre guide est là !
Car nous, on aurait bien vu les grands arbres verts supers beaux,
...les arbres qui marchent....
...les lianes et les fougères épiphytes géantes...
.... même, sans doute, le Boa...
Mais la grenouille plantée au fond du cœur des feuilles de « fougère » serait passée inaperçue !
Et, alors, le premier caméléon en liberté de notre vie n’en parlons pas !
Nabé nous a mis, tous les cinq, devant quatre branches et un tronc en nous disant regardez « là » il y a une « surprise ».
....Cinq minutes plus tard les dix paires d’yeux n’avaient encore rien vu !!
Il a fallu qu’il mette son doit à quelques millimètres pour que nous le voyions, et qu’il bouge....
On n’est pas encore guide en forêt, je vous le dit moi !
Pour les amoureux des plantes et des fleurs, ce chemin a aussi été très riche, mais ces choses là faisant moins peur on n’en parle pas tout de suite...
Mais, cela ne veut pas dire qu’elles n’en valent pas la peine !
Comme ces très jolies petites orchidées :
Ou ce café sauvage aux grains bleus au lieu du rouge de café comestible. Ceux-ci sont utilisés pour les teintures des bijoux décrits plus haut par exemple. Ou encore ces plants d'ananas :
Malheureusement, comme nous sommes dans une zone très humide de Mada, il se met à pleuvoir en fin de ballade... En fait ici on dit qu’il ya « une saison des pluies » et « une saison où il pleut »... une zone pour le moins humide quoi !
On espérait que cette averse serait courte, comme souvent mais c’était le début de la fin du temps ensoleillé...
Nous rejoignions l’auberge en fin de matinée et nous aurons bien du mal à la quitter...
Une petite éclaircie de l’après-midi nous permettra d’aller voir la plage et de regarder les enfants jouer au foot, ce jeux universel s’il en est.
Cet après-midi ce sont les filles contre les garçons ! Et elles se débrouillent pas mal !!
Notez les chaussures un peu trop grandes de la petite....
En théorie trois autres personnes doivent nous rejoindre cet après-midi.... eux aussi ont du beaucoup marcher et on se dit que sous cette pluie ça ne doit pas être drôle....
Effectivement, alors que nous ne les attendions plus, et qu’on buvait une bière à la terrasse de nos chambres, éclairés à la bougie et regardant la pluie tomber débarquent trois êtres en vestes multicolores complètement trempés, dégoulinants de la tête au pied après plus de quatre heures de marche sous le déluge !!
Leur week-end à eux commence bien ! On vous invite d’ailleurs à aller voir leur blog extrêmement bien fait sur ce sujet, et d’autres (ils vivent à Tana depuis plusieurs mois et leurs histoires sont pittoresques et tout à fait représentatives ! Le lien est en bas à droite de cette page : c'est le blog de Sébastien et Margaux)
En théorie, ce soir, nous aurions pu faire une sortie nocturne, mais, étrangement la pluie nous décourage pas mal !
Normalement, demain nous devons tous aller en excursion sur une pirogue en zone humide, alors on croise les doigts et on espère que le lever du jour chassera les nuages !