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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 19:09

Du 12 au 14 Avril

 

Pour des raisons de planning d'avion, nous préférons laisser Rio pour la fin du voyage... du coup, une longue route nous attend...

Nous partons Mardi 10 Avril à 11h30 de Curitiba, et après un arrêt de 2h30 à Sao Paulo pour changer de bus, nous sommes arrivés le Jeudi 12 Avril vers 5h du matin à Salvador de Bahia ; après 42 heures de voyage, bien fatigués.... mais vue l'heure matinale nous avons préféré attendre encore 2 heures dans la gare routière pour prendre un bus de ville ralliant le Centre historique où nous avions prévu de loger.

 

Nous voilà dans Salvador de Bahia, une ville totalement différente du Sud moderne que nous avons vu jusqu'à présent ; le coeur vibrant du Brésil ; l'âme culturelle et artistique du pays.

Toutes les personnes que nous avons pu croiser jusqu'à présent et qui sont allés à Salvador nous en parlent avec des étoiles dans les yeux, cette ville dégage clairement une atmosphère particulière...que nous allons essayer de découvrir !

 

Salvador, maintenant 3ème ville du pays, située dans la "Baie de Tous les Saints", a été pendant deux siècles (1550 à 1760 environ) la capitale coloniale du Brésil, et un des principaux points d'entrée d'esclaves....

Tous ces esclaves étaient utilisés dans les cultures de canne à sucre, puis du tabac et aussi dans les mines d'or et de diamants de l'arrière pays.

Par la suite, la présence massive d'anciens esclaves a marqué de façon inaltérable la ville que ce soit au niveau de la gastronomie, de la religion (Candomblé) ou de la couleur des gens (80% de la population est noire ou métissée, à l'exact opposé du Sud du pays)...

 

 

Aujourd'hui la ville est diversifiée, et répartie en plusieurs quartiers :

 

Le Pelorinho, ancien centre colonial, à l'architecture baroque et colorée est très touristique. Ce quartier à la gloire passée, bordé de façades décrépies, ne semble plus peuplé que de nombreux vendeurs ambulants, et d'une pauvreté flagrante, qui peut vite devenir oppressante...

 

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Mais avec un peu de temps, on se rend compte qu'il subsiste une "vie de tous les jours" ici, une atmosphère qui habite les lieux.  Le soir venu, jeunes et anciens, se retrouvent dehors pour profiter du concert de samba dans un bar, de la ronde de capoeira sur la place centrale ou du groupe de percussion sillonant les rues.

L'âme de Salvador n'est plus dans ses murs mais dans les gens et la musique qui peuplent les nuits du Pelorinho.

 

 

 

A l'opposé, le quartier de Barra, au sud de la baie de Tous les Saints, bien plus "chic", regroupe les plages de la ville. Ici les bâtiments sont modernes et les immeubles entourés de grilles sont gardés 24h/24.

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La ville n'a plus d'histoire et a aussi perdue un peu de son âme au passage... Mais toutes les fins de semaines, les plages se remplissent de Bahianais (et de vendeurs ambulants...) et c'est entre deux parasols que toute la ville profite du soleil.

 

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Autre symbole de Salvador, de l'autre côté de la ville, l'Eglise de Bonfim montre encore un autre aspect de la culture locale : la religion, si particulière ici. 

 

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La pratique de leur religion étant interdite, les esclaves ont caché leurs divinités sous les images et les noms de saints chrétiens, créant un synchrétisme (mélange entre christianisme et religion locale) encore actif aujourd'hui appelé Candomblé. 

L'Igreja Nossa Senhora de Bonfim est la plus importante de la ville pour les praticants du Candomblé car elle est dédiée à Jesus, associé à Oxala, leur principale divinité. Chaque saint est un Orixa (divinité), qui, lors de cérémonies, peut prendre possession des personnes qui en ont le don. Les autres participants peuvent alors entrer en contact avec leur divinité, leur poser des questions ou leur faire des offrandes (cachaça, bijous, miel,...) pour qu'elle veille sur eux. 

Les cérémonies s'accompagnent (bien sûr!) de musique et de dance qui, en début de cérémonie, permettent de chasser les mauvais esprits.

 

 

On attibue aussi au Senhor do Bonfim des pouvoirs de guérison miraculeux. Dans la salle des miracles, les personnes désireuses de guérir déposent une sculpture de la partie de leur corps les faisant souffrir.

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On vous laisse apprécier l'atmosphère sordide de la pièce...

 

 

Enfin, cette église miraculeuse permet également d'accomplir vos voeux : il suffit d'accrocher un "fita" (ruban porte bonheur dédié au Senhor de Bonfim) sur la grille de l'église ou à son poignet en faisant trois noeuds, représentant 3 voeux. Lorsque le ruban tombe, ils sont sensés se réaliser...

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Ces fitas sont devenues tellement populaires qu'on en trouve dans toute la ville et elles sont devenues un symbole de Salvador.

 

 

Surplombant la baie, l'Eglise est aussi un excellent point de vue sur l'immense et grouillante ville qui s'étale devant nos yeux. Sorti du Pelorinho et du centre ville, les autres quartiers ne sont que des favelas...

 

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Mais, en prenant le bus et en passant à proximité de celles-ci, on réalise qu'elles ont en fait l'électricité et l'eau courante ; on nous explique également que les enfants vont à l'école, qu'il y a des commerces, une vie de quartier en somme : sans être complètement salubre, on est loin de l'image des bidonvilles que l'on a depuis la France...

 

 

 

La ville est aussi réputée pour être l'une des plus dangereuses du Brésil. Avec ses nombreux mendiants, bidonvilles et consommateurs de crack, elle a plutôt mauvaise réputation.

 

Au premier abord, la ville nous a paru agressive, sale et peu accueillante, presque envie de partir au plus vite. Niveau urbanisation, a part le pelorinho, elle ressemble a un empilement de béton et de voitures.

 

P1000779Mais avec quelques précautions de base et grâce aux autres français de notre auberge (là depuis plusieurs semaines) on a pu apercevoir la diversité artistique (musique, danse, artisanat,...) de la ville et apprécier la vie nocturne locale.

 

Ils avaient raison,

c'est bien en y passant du temps et en participant à la vie de quartier du Pelorinho qu'on y découvre un charme indéniable... 

 

 

Certains touristes passent sans le voir, d'autres restent des semaines, captivés par la ville...

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Au final nous avons compris que Salvador était un grand mélange de culture et d'arts, grâce auxquels les habitants dégagent beaucoup de chaleur humaine.

 

 

 

 

 

Bref, c'est une ville d'artistes, donc pas trop pour nous... mais nous avons pu comprendre l'attrait qu'elle peut exercer. Bien moins agressive qu'elle n'y paraît, elle souffre surtout de pauvreté et de traffic...

 

 

 

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commentaires

A
Merci pour ce superbe article ! Et merci encore de nous faire voyager, de nous faire vraiment partager l'atmosphère des pays que vous visitez ! C'est dépaysant de vous lire alors que nous sommes<br /> chez nous ! :-D<br /> Bisous à vous 2
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F
Quelle belle leçon de vie vous nous donnez là! En fait, tous les stéréotypes sont les mêmes, on croit connaître... mais c'est en ce mélangeant aux gens qu'on comprend le mieux! Encore merci pour<br /> cette leçon!
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