Le 10 Mars
Après quelques jours à Tana, je laisse Natalie pour prendre la direction de Majunga, une ville du Nord-Ouest où je serais bénévole pour 2 mois.
Me voilà donc parti pour 10-12 heures de taxi-brousse pour faire 550 km… Un peu inquiet, au départ, de ce à quoi peut bien ressembler un taxi-brousse et de voir dans quel état sera la piste.
Un taxi-brousse, c’est en fait un minibus (genre un sprinter) dans lequel nous nous installons à 16 passagers. C’est finalement pas pire que ce que nous avons déjà connu même si, si l’on n’est pas au premier rang, cela manque un peu de place pour les jambes…
En plus la piste se révèlera finalement être une route goudronnée avec quelques nids de poule de temps en temps !!
Mais, en fait, la difficulté ne réside pas là !!!
J’étais tout content de réserver un taxi-brousse dans lequel il n’y avait pas encore grand monde, espérant pouvoir 2 places pour voyager plus à mon aise. Grossière erreur ! Arrivé à 7 heures comme convenu, je m’installe à ma place et commence à attendre… à attendre… à attendre…
A 8 heures, je commence à m’impatienter et je vais demander pour quand est prévu le départ ; bientôt me répond-on… Le temps passe encore et je commence à comprendre que le taxi ne partira pas avant d’être plein !!! je regarde autour de moi : 2 personnes dans le taxi, 3 devant, moi : nous sommes 6 !!!!! pour 14 places…
Ce n’est finalement qu’à 11 heures que nous réussirons à partir (soit 4 heures d’attente quand même !).
Nous voilà donc sur la route, direction à Majunga… à 50 km/h !!!! Et oui, si la route est bonne, elle n’arrête pas de tournicoter dans les montagnes des Hautes-Terres (le centre du pays).Si nous allons vite (voir très vite) dans les descentes (au moins 80km/h), nous dépassons difficilement le 30km/h dès que la route monte un peu !!
Par contre, d’ici la vue est magnifique ! Les Hautes Terres sont de vieilles montagnes que le vent érode depuis des millénaires. Elles ne sont donc pas très hautes, avec des sommets arrondis et couvert de…. Brousse.
Et oui, je découvre aussi ce qu’est la brousse : ces grandes plaines vides couvertes d’herbes hautes.
Les couleurs sont magnifiques : le bleu profond du ciel, le vert tendre de l’herbe en cette fin de saison des pluies, le rouge de la roche…
Etonnamment, c’est très vert comme paysage, mais j’imagine aisément cette étendue toute desséchée une fois la saison sèche venue. Une brousse désertique sans ombre et sans vie…
Ces montagnes étaient pourtant couvertes de forêts il y a quelques siècles, mais l’avidité des hommes blancs les ont fait disparaitre, ne laissant ici que cette terre stérile.
Pas moins de 85% de la forêt de Madagascar a disparu en quelques centaines d’années !! Et avec elle, combien des centaines d’espèces animales et végétales qui n’existaient qu’ici ?…
Pourtant, les hommes de la brousse continuent de vivre ici.
Ceux qui ont la chance de vivre au bord d’un des rares points d’eau peuvent élever quelques animaux et planter quelques légumes.
Peut-être même un peu de riz dans certains endroits…
photo prise lors d’un trajet plus récent, les hautes herbes sont déjà moins vertes…
Les autres villages doivent faire sans… Rien ne pousse ici, pas de traces de cultures à des kilomètres à la ronde… pas non plus vue d’animaux à part quelques chèvres ou un ou deux zébus…
Apparemment pas de quoi faire vivre un village…
Pourtant les gens, sont omniprésents, c’est rare de faire plus de 10 km sans apercevoir un village.
Pas de doute, nous sommes bien en Afrique !!
Nous arrivons finalement à la fin des Hautes-Terres, la route devient plus droite, les palmiers font leur apparition mais la plaine reste aussi déserte que les inhospitalières, rappelant un peu la savane (mais sans les troupeaux de zèbres et de girafes !!).
La terre devient aussi plus sablonneuse et les maisons en cases en torchis sont remplacées par des huttes en feuilles de palmiers
Finalement, la nuit commence à tomber.
Malheureusement, cette photo ne date pas de mon voyage (merci Céline pour la superbe photo).
Avec la nuit qui tombe, le ciel se remplit de nuages et bien vite l’orage éclate. La nuit, la pluie… notre chauffeur n’a pas l’air très sûr de lui et nous dépassons péniblement les 25km/h…
Résultat, nous arriverons sous la pluie, à 1h du matin (!!) ) à destination.
BIENVENUE A MAJUNGA . . .
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